Raph, Rémi et Niels ont enfin trouvé une cascade de glace en conditions dans le Vallon du Diable ! Récit de la « Verge du Démon ».
La précédente sortie ayant laissé un goût de trop peu (lire «Où est la glace ? »), c’est sans trop attendre que nous remettons ça. Cette fois-ci, direction le vallon du diable en compagnie de Rémi et Niels pour aller taper du glaçon.
Vers 8h30, nous sommes sur le parking qui est déjà bien rempli. De par les conditions d’enneigement actuelles, la marche d’approche est très rapide. Il nous faudra moins d’une heure pour arriver aux pieds des cascades.
À première vue, ça semble plutôt sec et on commence à sentir la journée « embouteillages » dans les seules lignes à peu près formée de la vallée. Tout à coup, j’aperçois quelque chose de plus raide et de plus dur qui semble pouvoir se grimper. Encore quelques instants d’incertitudes le temps que tous les angles morts se dévoilent et Oui ! C’est bon ! Elle n’est pas bien grosse mais elle est là : la Verge du Démon est formée !
Bon soyons honnête, ce n’est pas les tops « condis » mais le cigare, bien que fin, semble sain. Cerise sur le gâteau, nous serons les premiers à la faire cette année. Il n’en faut pas plus pour me motiver et avec un soupçon d’insistance je rallie Niels et Rémi à ma cause.
La première longueur de 50 mètres en 4/4+ sur le topo est actuellement bien plus coriace : les trente premiers mètres sont tels qu’annoncé puis nous voilà sur 15 mètres de mur et de méduse déversante. Cette deuxième partie est délicate car la glace au niveau des méduses est bien fragile. Bourins s’abstenir ! (n’est-ce pas Niels ?)
C’est donc bien échauffés que nous arrivons à la base de la dite verge. Elle est telle que nous l’imaginions : raide et droite, mais aussi vierge de tout passage. Tout cela ajouté au fait qu’elle ruisselle abondamment, elle sera, à n’en pas douter, difficile à grimper. C’est donc à la fois excité par la promesse d’un bon combat et récalcitrant à l’idée de prendre une douche, que je m’élance à l’assaut de cette colonne de glace.
1 minute 30, c’est à peu près le temps qu’il faudra pour être mouillé de la tête au pied. Un brin nostalgique je pense à ma Gore-Tex restée dans la voiture. Résigné, je me re-concentre sur l’escalade proprement dite. Finalement, si on néglige ce petit inconvénient, la longueur est superbe : une bonne glace et une belle ambiance, c’est presque trop vite que j’arrive au relais (presque). Je me vache, essore mes gants, mes manches et mon Buff, puis fais venir Niels et Rémi.
Je suis trempé, il fait froid. En les voyant arriver, je constate que Rémi partage mes rêves de chaleur. Niels, lui, semble dans son élément tel un phoque nageant entre les icebergs. Equipement plus performant? Couche de graisse protectrice ? Meilleure irrigation sanguine ? Mystère…
Trois longueurs plus faciles et variées viendront conclure l’ascension de cette belle cascade qui nous laissera à tous un goût de reviens-y.