La traversée du Beaufortain en ski de rando par Noé Rogier

La traversée du Beaufortain en ski de rando par Noé Rogier

Au mois de février 2024, Noé Rogier et son ami Léo se sont lancés sur la traversée du Beaufortain en ski de rando. Un défi magnifique de 5500d+ et environ 60km, entre Albertville et Bourg-Saint-Maurice, en passant par les sommets mythiques du massif. Conclue en 14h, cette aventure a, pour Noé, sonnée comme un retour à l’essentiel de sa pratique du ski de rando.


La traversée du Beaufortain en ski de rando

Après de nombreuses années consacrées à la compétition de ski alpinisme, j’ai décidé de mettre en « stand by » le haut-niveau cet hiver. J’avais besoin de me retrouver, de reprendre du plaisir et surtout retrouver un équilibre de vie stable. Cela devenait primordial. Ce qui m’anime, c’est de me retrouver en montagne, avec le soleil comme guide plutôt que la montre. C’est ce qui s’est passé le 5 février dernier, où avec mon ami Léo,  nous avons eu une idée plutôt farfelue.

L’anticyclone s’était installé depuis quelques jours et nous cherchions à occuper notre prochaine journée de congé. Les idées de sorties était larges, allant de la Grande Faille du Pécloz dans les Bauges, à la pointe de la Terrasse dans le Beaufortain. Notre cerveau et notre esprit étaient seulement perturbés par ces conditions exceptionnelles. L’idée me vient alors de faire la traversée du Beaufortain par les sommets. Je rêvais de cette traversée depuis un petit moment mais je n’avais jamais osé sauter le pas et m’y lancer, ne sachant pas si j’allais être capable d’arriver au bout. Partir d’Albertville et revenir à Bourg Saint Maurice c’est déjà long en voiture alors imaginez en ski ! Je partage cette idée ironiquement à Léo, pariant qu’il n’acceptera pas. Par surprise je reçois une réponse positive de sa part. J’ai l’impression de m’être un peu emballé en lui proposant cette traversée du Beaufortain et je tente de l’orienter vers une autre sortie un peu plus cool. Mais Léo ne lâche pas l’affaire et me convainc donc de partir d’Albertville le lendemain matin.

En rentrant à la maison après le travail, je prépare méthodiquement mes affaires, de façon à n’emporter que le nécessaire pour ne pas être trop alourdi. Il est à présent 21h. Une soupe et au lit, c’est pas ça qu’on dit ? Dernier petit message à Léo avant de dormir : « oublie qu’on n’a aucune chance, vas-y fonce. On ne sait jamais, sur un malentendu ça peut passer. » Certains auront la référence ;)

Réveil à 3h00, inutile de vous faire un dessin de ma tête. Vous aurez compris qu’à cette heure là, je n’ai qu’une envie, c’est de me remettre sous la couette. Mais pas le choix, maintenant il faut assumer. 5h du matin sur le parking de Pierre Grange, c’est l’heure du grand départ avec mon Léo. Baskets au pieds, skis sur le sac et les frontales allumées, nous sommes prêts à manger (ou pas) cette première longue montée jusqu’à la Roche Pourrie. Quelques heures plus tard, nous arrivons sur la belle arête de la Roche Pourrie en même temps que les premiers rayons du soleil. Tout le bassin d’Albertville et le massif des Aravis s’éclairent, le spectacle est grandiose. Quel privilège de vivre ce genre de moment ! On est juste heureux d’être ici, au calme en montagne, et de voir se profiler une belle journée de ski. 

Motivés comme jamais après ce beau lever de soleil, nous continuons notre petit bonhomme de chemin jusqu’au Pas de l’Ane, col qui se situe juste en amont du Mont Mirantin et qui ouvre les portes de Arêches-Beaufort et de ses sommets.  C’est cool de monter mais il faut bien descendre à un moment ! C’est euphorique que nous nous élançons dans la première descente du jour. Les  chutes de neiges de la semaine précédente nous avaient laissé encore quelques pentes en poudreuse, c’est littéralement une « régalade ». On repeaute et c’est parti pour la Pointe de la Grande Journée, avant de rejoindre la Pointe Lavouet et de descendre son petit couloir. On se laisse ensuite glisser jusqu’au col de la Bathie. Nous avons déjà presque 3000d+ dans les pattes mais l’équipe est toujours debout. Pas le temps de s’arrêter boire le café !

Le court passage sur les pistes de ski d’Arêches s’avère être un moment un peu difficile pour Léo. Je m’inquiète un peu pour lui car la route est encore longue. Nous en sommes à peine à la  moitié ! Mais après quelques barres de céréales, l’énergie revient et nous arrivons au pied de la mythique arête du Grand Mont. Ce fût un joli moment de bonheur. Quel pied de pouvoir partager cette arête avec Léo ! On profite du sommet pour manger un bout et se reposer quelques instants.

Il est 12h30. La moitié de la traversée est faite alors nous n’avons plus le choix : obligés d’aller au bout ! La deuxième partie de l’itinéraire est une traversée plate relativement longue jusqu’à la Pierra Menta. Le soleil tape fort l’après-midi et nos Camel-backs commencent à être à secs. En rigolant, on se dit qu’on va quand même pas finir par se transformer en chameaux ! Heureusement pour nous, le refuge de la Coire approche et on peut se désaltérer et refaire le plein grâce à une belle source juste à côté. Regonflés à bloc, on se dit que l’on va pouvoir aller au bout de cette histoire !

Sur les coups de 16h, on passe au pied de la Pierra Menta. Léo, qui n’était jamais venu dans le coin, en prend plein les yeux ! On aperçoit quelques personnes sur la terrasse du refuge de Presset. Eux ont finit leur journée et s’offrent un bain de soleil. Nous, il nous reste encore au moins 1000d+ pour atteindre la Pointe de la Combe Neuve, dernier sommet de la traversée du Beaufortain. Nous devrions y arriver juste avant le coucher de soleil, génial ! Nos jambes commencent à être bien lourdes et le pas s’est bien ralenti. On rentre dans le mode automatique, afin de garder le peu d’énergie qui nous reste ! Le froid arrive peu à peu. Il est 17h lorsqu’on arrive au dernier col de notre aventure et les dernières lueurs du jours sont au rendez-vous comme prévu. Assis sur un bout de rocher, on contemple la trace et les sommets parcourus depuis ce matin. Le Grand Mont parait tellement loin, et pourtant ce n’était que la moitié !

Maintenant, c’est fini ! Enfin presque. On termine nos dernières barres et le paquet de bonbons, puis on se lance du côté de la Tarentaise pour 2000d-. Après 14h, 5500d+ et quelques coups de soleil, on retrouve le van de Léo, contents de nous !  C’était une très belle journée, dont je me souviendrai ! Le fait de skier sans se prendre la tête dans un cadre aussi magnifique que sauvage comme le Beaufortain, c’est vraiment ce qui m’anime. On a su profiter de l’instant présent, ce qui est parfois difficile de nos jours, mais tellement important ! J’espère que mon récit vous invite à vivre ce genre d’aventure qui nous ramène simplement à l’essentiel : passer des belles journées en montagne.


Merci beaucoup pour ton récit Noé, et bravo pour cette magnifique traversée du Beaufortain ! Vous pouvez retrouver son compte Instagram juste ici : https://www.instagram.com/noerogier/


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Merci de votre lecture et à très vite sur les skis !

Hugo

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