Le léger refroidissement du mois de novembre, à défaut de nous annoncer l’arrivée imminente de la prochaine ère glaciaire, aura tout de même permis aux perturbations de constituer un manteau neigeux satisfaisant (au-delà de 2000 m du moins). Après 5 mois d’abstinence, il n’en fallait pas plus pour nous convaincre de sortir les skis du placard. Direction le couloir de la Clapière (4.3, E2, 400m à 40/45°), au Grand Galibier.
À chaque début de saison, c’est la même chose, quand à 6 heures du matin je regarde l’état de mes skis : « pourquoi je ne les ai pas fartés et affutés avant ? ». Bon, j’ai bien un bout de reblochon qui traîne dans le frigo, mais ce n’est pas sûr que ça suffise. Ceci dit, on ne va pas s’arrêter à ces menus détails.
Cette année, la neige il faut aller la chercher : après 2 heures de route, après 2 kilomètres de marche sous la pluie, nous chaussons enfin les skis. Le temps se dégage et vire au beau, ça tombe bien : 1600 m de dénivelé et un couloir en 4.3 nous attendent, Rémy, Charles-Michel et moi.
Plutôt que de monter directement dans le couloir, nous décidons de faire le tour. C’est plat, c’est long, mais c’est vraiment chouette. Au fil de l’ascension, le massif des Cerces se dévoile peu à peu : alternance de vallons débonnaires, entourés de pics et parois de hauteur certes modeste, mais avec une verticalité et un caillou qui titillent le grimpeur que je suis.
Mais ne nous éparpillons pas car, pour l’instant, le skieur que je suis aussi (mais un peu moins il faut l’avouer) est en train d’entamer son 38ème kilomètre de plat, et se demande quand est-ce que ça va commencer à monter.
Après 5 heures d’effort, le sommet nous offre « une des plus belles vues de l’Alpe », dixit Rémy. Le terme est peut-être un peu fort mais il est vrai que la vue du sommet du Galibier est particulièrement belle.
En fait c’est un peu comme si toutes les montagnes s’étaient arrangées pour ne pas se cacher les unes des autres. Non, mieux que cela encore, c’est comme si un artiste les avait disposées dans ce paysage de telle manière à ce que chaque montagne nous montre son meilleur visage.
Les faces nord du Râteau et de la Meije s’élèvent au-dessus de la vallée, telles une muraille infranchissable. Les Aiguilles d’Arves jouent avec la lumière dorée du soleil. Le Viso, si isolé qu’il semble sorti de nulle part. Le Mont Blanc, perdu dans les nuages. Bref, c’est beau.
Puis vient le moment de la descente. Tant attendu, mais aussi un peu redouté. En effet, ce n’est pas extrêmement raide comme couloir, mais il ne faut pas tomber non plus, hein. Du coup, la principale question est : « est-ce que je sais encore skier ? ». Apparemment oui, mais mes quadriceps, eux, ne s’en rappellent pas. D’où les 4 nouveaux commandements qui en découlent :
- 1er virage : « Cool de la poudreuse, ça va être bon. »
- 2ème virage : « Ah non en fait, plus de poudreuse, mais de la neige dure. »
- 3ème virage : « Euh, de la croûte plutôt. »
- 4ème virage : « Arrgghhh ! Mes cuisses ! »
521 virages plus loin (c’était plutôt quelque chose comme 12 pour Rémy et Michel), un peu de ski nautique, et toujours 2 kilomètres de portage sur route, nous clôturons cette magnifique sortie de ski devant une bonne pinte de bière ambrée du Galibier. Pour citer l’un de nos humoristes contemporains, « Alors, elle est pas belle la vie ? »
Le topo du Couloir de la Clapière
au Grand Galibier
Retrouvez le topo complet sur le site de notre partenaire Skitour.fr
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Héhé !
Jolie sortie ! Le ton est plaisant à lire, et on voit tout de suite que t’as de l’avenir dans le freestyle… Continue ;)
Merci^^ . C’est vrai c’était une chouette journée en montagne (la dernière avant les partielles) vivement la prochaine (on prend les même et on recommence ?).
Sinon le freestyle j’ai décidé d’arrêter, trop mou, je vais plutôt commencer le saut en parachute sans parachute avec des ski, ça me paraît bien =P
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