Raph et Rémi se sont offert une belle escapade « grimpe » en Vanoise, dans l’idée de faire 2 grandes voies : la François-Xavier et la Grande Pasquier…
Voici le récit de Raph :
Suite à une longue période de ponçage de doigts sur les falaises du sud, il me tardait de retourner en montagne. Ce qui tombait plutôt bien, car Rémi, après une longue période de ponçage de fesses sur le fauteuil de son bureau, était du même avis. Du coup, on y est allé..
L’objectif était simple : se faire plaisir.
Les contraintes :
• Raphaël : « Une marche d’approche pas trop longue, belle et abondamment pourvue de curiosités faunistiques et floristiques remarquables. Pour bien profiter, des sacs pas trop lourds. L’escalade doit être belle, sur un caillou si possible bon et photogénique, dans une voie avec des longueurs dures ou alors engagées, ou les deux. Le tout évidement sur un sommet classe et jamais foulé de mes petits pieds. »
• Rémi : « Cotation max < 8b » (oui, je sais, il est pénible !)
Il existe en Savoie ce genre de petit paradis, à savoir l’Aiguille de la Vanoise et sa face nord. Nous y partons pour 2 jours dans l’idée de faire 2 grandes voies : la François-Xavier et la Grande Pasquier.
Jour 1 : la François-Xavier
Cette voie moderne fut ouverte en 2013 par un trio de choc : Patrick Gabarrou, Yoann Joly et Ben O’Connor-Croft, en hommage à François Deffert et Xavier Chambet, morts dans l’arrête du brouillard.
Au programme 5 longueurs d’approche en 6a-b puis 5 longueurs entre le 7a+ et 7c sur un bon caillou, dalleux et technique à souhait, le tout sur un fond de Grande Casse.
L’Aiguille de la Vanoise et la Grande Casse, deux sommets mythiques. Le premier est d’altitude modeste, mais avec un élancement et une élégance qui n’a rien à envier aux grands pics acérés de Chamonix (sauf aux Drus). L’autre, bien plus grand, nous amène en haute montagne, cependant l’ambiance pourra paraître bien plus paisible..
Rémi sera l’homme lièvre de la marche d’approche et nous imposera un rythme, disons… énergique. Ce rythme sera maintenu sur les 5 premières longueurs malgré le caillou douteux.
Puis vient la première longueur dure (7a+), le ton est vite donné : technicité et sensation, une superbe longueur. Malheureusement la casse d’une prise me privera de l’enchaînement. Désagrément qui ne sera pas réitéré à la longueur suivante car des prises il n’y en a pas : un magnifique 7c dalle tout en traversée, qui finalement se révélera plus dur à lire qu’à grimper. Une fois le crux passé, la pression redescend d’un cran et le 7b+ et 7b qui suivent s’enchaîneront plutôt bien (bon je ne vais pas mentir, on a quand même forcé un peu). Encore 2 longueurs faciles et c’est le sommet.
Clic clac, immortalisation du moment mais pas trop car il faut en garder pour demain. Du coup on finit par descendre.
Jour 2 : La grande Pasquier.
L1 : Ce matin, le vent est omniprésent, ses caresses – ou plutôt devrais-je-dire ses flagellations – nous permettent d’éviter l’hyperthermie. Les plus puissantes de ses bourrasques vont jusqu’à nous déséquilibrer lors de l’escalade. Comme qui dirait « y’a de l’ambiance ». Rémi m’avoue être proche du zéro plaisir. De mon côté j’hésite encore, pour l’instant dans les longueurs faciles il est vrai que ce n’est pas terrible, mais plus haut dans le dièdre sommital, le crux de la voie, il se pourrait que ce soit un beau combat. Bref mon côté sadomaso est titillé… Avec un peu de chance il y aura des sections mouillées…
Chaque longueur est un émerveillement devant la logique et la qualité de l’itinéraire choisi par les ouvreurs. Variée et jamais très difficile, l’escalade se déroule sur un très bon caillou. L’ambiance dans le dièdre sommital est d’anthologie (et là il faut grimper un peu quand même). Bref, une voie de grande classe à l’ancienne.
…fin