Une belle escalade sous le soleil de Corse, des journées à grimper sur les plus fabuleuses falaises ou les plus beaux blocs de l’île de beauté, voici le topo de quelques jours passés à se faire plaisir !
La météo en Savoie cet été étant pluvieuse à souhait, Lolita et moi sommes partis vers des contrées plus clémentes, afin d’assouvir nos pulsions frénétiques d’escalade. Le choix fut rapide : nous avions repéré une seule région où la météo était relativement optimiste : la Corse. Afin de rajouter un peu plus de piment à ce voyage, et pour ne pas mettre au régime notre portefeuille, notre seul moyen de transport (hormis le bateau) a été le stop.
Après un jour de pouce tendu et détendu, un jour d’attente au port de Genova, et une nuit de bateau, nous voilà arrivés à Bastia ! L’appel du cailloux étant très fort, nous ne nous attardons pas : direction Ponte Leccia et les aiguilles de Popolasca, au nord de Corte. Moins connues que les aiguilles de Bavella, ce secteur propose de nombreuses lignes en terrain d’aventure : quelques lignes équipées, de nombreuses voies à ouvrir, et surtout des marches d’approches plutôt coriaces dans le maquis. Après ça, plus besoin d’aller faire de l’acupuncture !
Nous jetons notre dévolu sur une voie nommée « 50 splendidi soli », en 6b max et 600 mètres d’escalade. L’idéal pour une découverte du granit corse et ses incroyables alvéoles : les taffonis.
Férocement enthousiastes de cette expérience qui durera 12h tout de même (marche d’approche incluse), nous repartons vers d’autres horizons tout aussi granitiques et un peu plus touristiques : la vallée de la Restonica. Trois voitures plus tard, nous arrivons dans cette superbe vallée. L’avantage ici, par rapport à Popolasca, c’est la forte concentration de grandes voies et de couennes, idéales pour les auto-stoppeurs que nous sommes. L’inconvénient, c’est qu’il ne fait pas beau. Mais le rocher est à la mesure de nos ambitions !
Et comme rien n’arrête une cordée de bretons, nous partons en grande voie, malgré les 110 km/h de vent. Ce fut une expérience très intéressante, notamment en ce qui concerne les rappels : c’est la première fois que je vois ma corde remonter après l’avoir lancée. Non, décidément il y a trop de vent, nous repartons donc plein sud découvrir les blocs Corses si souvent photographiés. Le site est plutôt petit, l’escalade est originale, variée et belle, bien que rapidement physique. Cependant, il ne faut pas se leurrer : en terme de taille, ce n’est pas Fontainebleau ! Le site ne vous occupera pas une semaine. Surtout que beaucoup de lignes sont de nature engagées, voire expo. Du coup, il faut beaucoup de pads pour se protéger, ou des grosses « cojones » (prononcer « corronès » !). Ne possédant pas les premiers, on a dû compter sur, euh…le reste !
Comme quoi, même au bord de mer, une veste coupe-vent Direct Alpine Dru 3.0, ça peut servir ! Une fois nos corps bien affûtés et massés par le bloc, il était tant de repartir vers de « vraies » voies. C’est parti pour les aiguilles de Bavella, en passant avant à la cascade Piscia di Ghjaddu, où une petite voie de quatre longueurs nous attend. Le cadre est absolument dément, quant à l’escalade, nous vous laisserons juger. En attendant, voici un petit topo :
L1: A0, puis fissure avec des ronces, puis 6C.
L2: 7A (remonté la fissure-cheminée pleine de fiente d’oiseaux), puis A0.
L3: 6B, suivre la mousse et les arbustes.
L4: 6A, compter plutôt 6B+.
Après ce chef d’œuvre du monde vertical, nous fîmes une rencontre que seul le stop permet : Nicolas, s’en allant faire du canyon en nocturne avec toute la team de Corse Canyon, nous proposa de les accompagner. Après cette agréable soirée riche en émotions, la plus belle surprise du séjour nous attendait encore. Elle se nomme « Jeff », fait 400m en 7b max, et fait sans doute partie des 5 plus belles voies que j’ai jamais faites (et mon appareil photo n’avait plus de batterie, arggh!!!). Tout y est : cailloux hallucinant, variété, longueur et engagement. Quand je dit engagement, comptez sur la dernière longueur (6c dalle), avec un point tous les 7 ou 8 mètres. On sent que l’ouvreur, monsieur Arnaud Petit en personne, a de la marge !
Nos vacances ne se sont pas terminées sur cette voie, mais je pense que vous avez compris : la Corse, c’est aussi le paradis des grimpeurs ! Donc je n’en dis pas plus, et je vous laisse aller découvrir par vous-même. Surtout que, d’après les locaux, septembre et octobre sont les meilleurs mois de l’année.
Pour en savoir plus sur l’escalade en Corse, nous vous conseillons ces trois livres :
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