En février 2024, Niels Cochard et Tom, un ami moniteur de ski, sont allés grimper le couloir Lagarde, en pleine face Nord des Droites dans le massif du Mont-Blanc. Après une belle demi-journée d’ascension, la cordée a retrouvé le soleil au sommet, avant de plonger jusqu’à la gare de Montenvers sur une belle pente ensoleillée. Une belle journée d’alpinisme ! Découvrez le récit de cette belle course, illustré par de superbes photos d’ambiance.
Le couloir Lagarde
| Type de rochers | Granit |
| Cotations | TD IV P3 4 M4+ |
| Altitude | 2700 m / 4001 m |
| Dénivelé positif | 1300m |
| Dénivelé de l’approche | 300m |
Le couloir Lagarde en ski de randonnée, de Niels Cochard
Février 2024. Un puissant anticyclone est installé dans les Alpes depuis plus d’une semaine. Il fait 11 degrés à Chamonix, et malgré la saison qui bat son plein nous ne pouvons détourner les yeux de la haute montagne et de ces faces qui ont l’air d’être en conditions parfaites. De la neige et de la glace juste comme qu’il faut, un temps radieux qui se prolonge et des températures pas du tout abominables pour la saison. Lorsque Tom, un ami moniteur de ski, me propose d’aller voir le couloir Lagarde, en face Nord des Droites, je ne peux qu’approuver cette idée. L’objectif est d’aller dormir au refuge d’Argentière puis de partir au petit jour pour escalader cette grande et majestueuse face Nord, avant de redescendre à ski face Sud pour rejoindre la Mer de Glace puis la vallée.
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Nous avions deux jours de dispo en commun à la fin de la semaine et nous voici donc parti en direction du refuge. Une fois arrivé, nous ne pouvons nous empêcher d’être impressionné par la grandeur de la face, mais rassuré par les conditions qui ont effectivement l’air formidables pour la saison. C’est maintenant l’impatience d’en découdre qui prend le dessus. Après une courte nuit de sommeil dans un refuge surchargé, nous voici partis dans l’obscurité totale, seulement éclairés par le faisceau de nos frontales en direction du pied de la face. Le passage de la rimaye représente déjà un premier crux. Après une courte traversée sur la gauche, nous voici au pied de la principale difficulté de la journée : un grand mur de neige couic. Nous enfonçons les broches en les poussant à la main sur une grosse soixantaine de mètres et cela nous amène dans le couloir où nous trouvons un bout de glace pour poser un relais.
Le jour se lève alors et nous voyons la trace qu’Hélias Millerioux a laissé en y passant deux jours avant nous avec un client. Tom prend alors la tête des opérations et remonte le couloir à un rythme effréné et nous voici déjà vers 10 heures du matin au pied du dernier ressaut mixte. Les températures sont en effet particulièrement clémentes car à presque 4000 m d’altitude en ce début février nous sommes simplement en polaire et petite doudoune et malgré le manque de soleil nous n’avons pas froid du tout. Je reprends la tête pour le dernier ressort mixte ou une erreur d’itinéraire de ma part nous fera perdre une bonne heure. À la sortie du ressaut, Tom repasse devant pour la partie finale : une belle arête de neige effilée. Nous arrivons au sommet sur les coups de midi.
Là-haut, la vue est tout simplement grandiose et nous sommes d’autant plus heureux de retrouver le soleil. Rassurés également que la course soit bien passée et que nous n’ayons pas explosé les horaires. C’était pour moi le doute principal en regardant tous les commentaires CampToCamp (ce qu’il ne faut jamais faire) qui indiquaient des horaires extrêmes où les gens partaient à 4h du matin et arrivaient au refuge du Couvercle sur les coups de 2h du matin le lendemain. Pour notre part, nous sommes maintenant certains de réussir à prendre le petit train du Montenvers qui nous ramènera à Chamonix dans l’après-midi sans difficulté.
Après avoir tiré quelques rappels plus évidents que ce à quoi nous nous attendions, nous pouvons enfin chausser les skis et descendre entre vieille poudre et moquette de printemps. Une de nos plus belles descentes de la saison alors qu’en bas la neige se fait rare et qu’une croûte cartonnée voir glacée est notre quotidien depuis une dizaine de jours. Un rêve !
En résumé, une journée idéale : le bonheur de la montagne où tout roule et où la beauté des paysages et la joie de partager un bon moment avec un compagnon de cordée et pour moi bien plus important qu’une croix cochée dans un carnet de course.
Merci beaucoup à Niels pour le partage de cette jolie course ! Vous pouvez retrouvez son compte Instagram juste ici, où il partage des clichés de montagne pris pendant ses courses : https://www.instagram.com/niels.cochard_a.guide/
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Merci de votre lecture et à très vite sur les skis !
Hugo