Dernière grande course du calendrier de trail, la SaintéLyon est considérée comme la « Doyenne » des courses de trail-running en France. Déclinée en plusieurs formats allant des 13 kilomètres de la SaintéTic aux 164 kilomètres de la LyonSaintéLyon, la course phare reste la SaintéLyon qui relie Saint Étienne à la Halle Tony Garnier de Lyon. La particularité de cette course est qu’elle se court de nuit, dans les températures fraiches de début décembre (dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre cette année). Mais alors comment s’équiper pour cette course unique en son genre ? Que peut conseiller Tom Genty (10ème en 2023) pour réussir sa SaintéLyon 2024 ?
Qu’est ce que la SaintéLyon ?
Une course mythique
La SaintéLyon est née il y a plus de 70 ans, lorsqu’un petit groupe d’amis sportifs a décidé de relier Lyon à Saint-Étienne en plein hiver. La course a depuis évolué pour devenir l’un des rendez-vous les plus attendus de l’année, tout en préservant son caractère unique. La SaintéLyon s’est peu à peu institutionnalisée tout en restant fidèle à son ambiance d’origine : une épreuve nocturne exigeante, vécue dans un esprit de solidarité et de défi personnel. La SaintéLyon est même devenue un modèle pour des courses similaires en Europe.
La magie de la nuit
Ce qui rend la SaintéLyon unique, c’est l’ambiance incomparable de la nuit ! Lorsque des milliers de frontales s’alignent pour le départ, un immense cortège lumineux s’élance dans les collines des Monts du Lyonnais . Les conditions hivernales s’ajoutent à la difficulté et à la beauté du parcours : brouillard, neige, verglas, et boue sont souvent au rendez-vous, faisant de chaque édition une nouvelle aventure. En 2023, l’édition avait particulièrement été marquée par le froid et les plaques de verglas par exemple !
Les participants décrivent souvent la SaintéLyon comme une expérience mystique. Courir la nuit en pleine nature crée une atmosphère unique, presque hors du temps, où chaque coureur se trouve face à lui-même, porté par la solidarité des autres participants et l’euphorie de cette ambiance particulière. Les derniers kilomètres, alors que les lumières de Lyon se dessinent à l’horizon, sont vécus comme une véritable délivrance. Cette nuit rend la « Doyenne » unique.
Les différents formats de course
Au fil des années, l’événement s’est diversifié pour permettre à chacun de vivre l’expérience, quelle que soit sa condition physique ou son objectif. Voici les principaux formats de la SaintéLyon :
- SaintéLyon (78 km) : Le parcours emblématique, où les coureurs bravent les kilomètres en solo ou en relais. C’est une épreuve d’endurance totale, avec un départ au cœur de la nuit qui se termine aux premières lueurs de l’aube. Ce tracé est une succession de montées et de descentes, de chemins étroits et de larges pistes, offrant une variété de défis techniques.
- SaintExpress (environ 44 km) : Ce parcours plus court débute à Sainte-Catherine, un village emblématique de l’itinéraire. C’est l’option parfaite pour ceux qui veulent goûter à la magie de la course nocturne sans devoir affronter les 78 kilomètres.
- SaintéSprint (22 km) : Pour les amateurs de distance réduite, le SaintéSprint part de Soucieu-en-Jarrest, à 22 km de Lyon. Ce format convient aux coureurs qui cherchent un défi plus accessible, mais tout aussi intense, et qui partagent l’énergie de l’arrivée.
- SaintéTic (13km) : Le format pour faire de la fête, et aller vite ! 13km entre Chaponost et la Halle Tony Garnier, avec un départ à 22h30 pour profiter de la nuit !
- Relais par équipes : La version relais permet de diviser l’effort en plusieurs portions, parfait pour les équipes d’amis ou de collègues qui souhaitent relever le défi ensemble, chaque coureur se relayant pour couvrir une partie du parcours.
- La LyonSaintéLyon (156 km aller-retour) : Ce format extrême, lancé récemment, permet aux ultra-traileurs aguerris de vivre un aller-retour entre Lyon et Saint-Étienne, totalisant 156 kilomètres. C’est une aventure extraordinaire pour les athlètes qui cherchent à repousser leurs limites.
Les conseils de Tom Genty, 10ème de l’édition 2023 de la SaintéLyon :
Lors de la SaintéLyon 2023, tu as fait une superbe course en terminant dans le top 10. Quelles ont été les clés de ta réussite ?
Les clés de la réussite, c’est une minutieuse préparation physique adaptée à la course, une bonne préparation de son matériel, une bonne alimentation tout le long de la course pour éviter les coups de « moins bien », une bonne assistance et une bonne préparation mentale pour affronter les conditions dantesques de la course.
J’ai effectué une prépa assidue de deux mois, mise en place avec mon coach Jean Baptiste Hetier, pour arriver le plus prêt possible à affronter la difficulté de tenir des allures élevées pendant prêt de 80km malgré des conditions difficiles.
C’est une course bien spécifique avec de multiples monts à affronter, suivi de longues parties plates et descendantes. Pour se préparer au mieux à cela, j’ai effectué comme une prépa marathon, tout en gardant des séances avec du trail pour garder les qualités en montée et en descente. De cette façon, je compte éviter une trop grosse dégradation musculaire qui pourrait être fatale sur les portions roulantes et en fin de course.
J’ai beaucoup travaillé l’allure course sur mes sorties longue (35/40km) sur des terrains similaires à la SaintéLyon, fait des allures marathon à plat et des séances plus rapides sur la piste pour affronter au mieux les longues portions bien roulantes où on peut courir à des bonnes allures.
Après une saison 2024 bien remplie, avec notamment une victoire sur le 42km de l’Échappée Belle et une très belle 12ème place sur le 50km de Nice Côte d’Azur by UTMB (avec un énorme plateau), comment ces expériences ont-elles influencé ta préparation pour la prochaine SaintéLyon ?
Après un début d’année assez compliqué avec quelques problèmes physiques (fracture de fatigue et pubalgie), j’avais à cœur de faire une belle fin de saison et notamment avec l’objectif de revenir sur la SaintéLyon pour la deuxième fois.
Mes deux dernières courses se sont bien déroulées et j’arrive avec l’objectif de pouvoir rivaliser avec les meilleurs comme j’ai pu le faire à Nice. Je suis confiant parce que je sais que je suis capable de faire une belle course et que ma préparation a été bonne.
La SaintéLyon est unique. Quelles sont les stratégies ou entraînements spécifiques que tu conseilles pour bien gérer cette course ?
Mes stratégies pour bien gérer la course, c’est partir prudemment et à son rythme, bien s’alimenter et s’hydrater durant la course malgré le froid, avoir des temps de passage pour pas s’endormir ou aller trop vite surtout sur le début de course et un équipement adapté pour affronter le froid.
Pour ce qui est des entraînements, il ne faut rien négliger, plat, montée et descente avec du travail d’allure spécifique type course. Et pas oublier de s’entraîner de nuit à la frontale pour être préparé au mieux.
La SaintéLyon est réputée pour son ambiance nocturne, qui peut déstabiliser certains coureurs. Comment géres-tu la fatigue et l’écoute de ton corps dans ces conditions ? As-tu des astuces spécifiques pour rester concentré tout au long de la course ?
Il faut se préparer mentalement à se dire qu’on va passer une nuit blanche. Cela peut nous faire peur mais une fois que l’on est lancé et pris dans la course et l’engouement qu’il y a autour, le sommeil n’est plus un souci ! Essayez quand même de faire de grosses nuits et des siestes les semaines avant la course, pour arriver bien réveillé ! Une autre technique pour ne pas s’endormir consiste à mentalement découper la course en plusieurs parties (de ravito en ravito par exemple). Ainsi, vous solliciterez votre cerveau et vous ne vous endormirez pas ! Il faut aussi se forcer à faire abstraction de tout les éléments auxquels on n’a pas l’habitude de faire face (froid, nuit, verglas…).
Les conditions météo et l’état du terrain peuvent énormément varier lors de la SaintéLyon, surtout en cette fin d’année. Comment arrives-tu à anticiper ces imprévus, et quels conseils donnerais-tu pour adapter sa course face à des conditions difficiles comme la boue, la pluie ou encore le froid extrême comme l’année dernière par exemple ?
C’est difficile d’anticiper les conditions mais en général, elles sont dantesques donc il faut bien essayer son matériel à l’avance, dans plein de conditions différentes. On peut passer par plusieurs météos pendant la course alors il ne faut pas hésiter à aller s’entrainer malgré la pluie, la boue, le froid et la nuit afin d’habituer tout doucement notre corps et notre esprit. Le mental joue d’ailleurs un rôle essentiel sur cette course ! Il faut être prêt et fort mentalement pour venir à bout des ces conditions, en pleine nuit !
Merci à Tom Genty pour ces retours et conseils pour la SaintéLyon 2024 ! Toute l’équipe de Montania Sport te souhaite une belle course à la hauteur de tes attentes !
Comment s’équiper pour courir la SaintéLyon ?
Clément @Montania va inaugurer son premier dossard sur cette classique française. Après 4 années sans course, son tempérament de compétiteur l’a convaincu de ressortir les chaussures du placard, avec quelques amis. Ces derniers mois, il a progressivement repris la course à pied en augmentant peu à peu son volume d’entraînement grâce à des courses en 12h et 14h et des sorties longues le week-end et parfois le matin (Croix du Nivolet depuis Montania Sport à Chambéry, avant l’ouverture du magasin). Voici son équipement pour la course :
- Une frontale NAO RL Petzl, avec deux batteries.
- Sac de trail
- Une couverture de survie
- 2 flasques de 500ml (car beaucoup de points d’assistance)
- Une veste imperméable légère
- Gels et barres (1 toutes les 45mins dans l’idéal)
- Un sifflet (présent sur le sac de trail)
- Un coupe vent Gore wear Windstopper
- Écocup
Bonne course à toi aussi Clément ! On te souhaite un magnifique retour à la compétition ;)
Vous pouvez retrouver notre espace Trail-Running juste ici : https://www.montania-sport.com/7086-espace-trail-running-chambery ou en boutique à Chambéry !
Merci de votre lecture,
Hugo