Au commencement, Alex et moi étions des grimpeurs sortis d’une salle d’escalade avec des rêves de montagnes plein la tête. Comme tous grimpeurs qui se respectent, nous sommes amoureux du beau geste réalisé sur un caillou parfait et cela pendant un enchaînement dans les règles de l’art.
Bref, vous l’avez compris, passer des heures dans une longueur sur du caillou pourri et en tirant comme un sale sur tous les points c’est pas pour nous !
Quoique…
Ce jour-là, vâché à mon décoinceur qui me sert de crochet goutte d’eau, j’observe le micro friend douteux sur lequel je vais devoir me hisser et je me dis qu’il est étrange à quel point on peut changer d’avis !
Ensuite une fois pendu sur ce coinceur, 2 des 4 cames ont la bonne idée de sortir de la fissure et là, je me dis : « qu’est-ce que je fous là ? »
Bon vous l’aurez compris, je ne peux plus le cacher, nous sommes bien en train de faire de l’artif au Peney.
Tans pis j’assume et j’avoue m’être bien amusé dans cette voie qui porte le nom de Peter Pan (en référence aux vols potentiels peut être ?).
Première longueur, tout se déroule bien jusqu’à ce que j’arrive à un piton qu’Alex a planté à une vingtaine de mètre du sol.
Ce piton, c’est tout un symbole : il est le premier planté par Alex et aussi le premier que je vais dépitonner.
Ce piton est aussi un universel de 15 cm en acier, planté, que dis-je, enterré dans le fin fond d’une fissure par des coups qui ont dû faire mal au marteau lui-même.
Mais heureusement j’ai mon arme sécrète : un piolet ! Avec ça, ce sera réglé en 2 minutes…
20 minutes plus tard, le bras en feu à force de manier le lourd marteau d’artif (bien plus efficace que ce stupide piolet), le piton commence à bouger, et moi je commence à avoir le coup de main.
Un coup en haut un coup en bas, un coup en haut et…Put** !
Un symbole qui tombe par terre ! Ça commence bien !
Au fil des longueurs, nous comprenons qu’il faut oublier nos réflexes de grimpeurs et passer en mode bidouilleur, et c’est assez rapidement que nous arrivons à la vire de bivouac.
Bon il faut noter qu’on n’a pas complètement oublié de grimper.
Alex à quand même libéré L2 en Dry Tooling. Mais bon, passons à la suite…
Au bivouac rien à dire, vire 3 étoiles, superbe coucher de soleil, Bref tout va bien.
Le lendemain on arrive au sommet vers 16h, après 8h d’escalade et 4 longueurs (les horaires pour ce genre d’escalade sont bien loin de ceux auxquels je suis habitué).
Finalement c’était vraiment une bonne expérience.
Je retiendrai l’artif comme étant une très bonne école pour tout ce qui est manip et pose de protections.
Et même si je n’en ferais pas tous les jours, de nouveaux projets sont nés.