Raph, Bégo, Rémi et Philippe sont partis à la recherche (laborieuse) de la cascade de glace idéale… Et ont fini par jeter leur dévolu sur « Colère du Ciel »… ;-)
Récit par Raph :-)
L’été est une saison fort agréable. Pour l’alpiniste, c’est souvent synonyme d’escalade en haute altitude où il n’est pas nécessaire de s’encombrer de 15 kilos de doudounes et autres polaires. Pour le grimpeur, c’est l’occasion de pratiquer son sport favori dans des secteurs plus ombragés, à savoir : la bonne grosse sieste au pied des voies, dans une bonne grosse doudoune défier les lois universelles de la gravité. Bref, l’été, c’est une chouette saison… Sauf quand ça dure 6 mois ! C’est incroyable : nous sommes mi-décembre et il fait encore 15 degrés à Chambéry ! J’ai deux « Nomic » à la maison, ils sont intenables ! Mais où est la glace !?
N’en pouvant plus, ce week-end nous partons taper du glaçon. Pour cela, je suis en compagnie de Bégo, Rémi et Philippe. Le levé pique un peu, 4 heures du matin c’est dur mais bon il y a de la route. L’objectif du jour : Fantômas, une sympathique goulotte au-dessus de Monetier-les-Bains. Dans l’idéal il faut la parcourir quand il n’y a pas trop d’enneigement afin d’éviter un mauvais bouchon de neige en 2ème longueur. Je crois que de ce côté là, on est bon.
7h, début de l’approche.
9h20, à aucun moment des 900 mètres de dénivelé effectués nous n’avons regretté notre choix stratégique en ce qui concerne notre moyen de locomotion : sans skis ni raquettes.
En revanche en ce qui concerne le choix de la course nous sommes beaucoup moins convaincus : nous somme en vue de la goulotte et pourtant nous ne la voyons pas ! Pas une demi-molécule de glace à l’horizon. Même mon pare-brise a déjà été plus en conditions que ce que nous avons devant les yeux. Avec tout le flegme qui nous caractérise (comprendre moult grognements et pléthore de jurons), nous décidons de redescendre et de tenter notre chance du côté des cascades de la Grave.
11h00, notre moral remonte en flèche. Depuis la route nous avons repéré une petite cascade incrustée dans une gorge encaissée qui semble être en condition. En guise d’approche, à peine 100 mètres de dénivelé nous séparent de notre but, pourtant d’après Rémi c’est loin d’être gagné. En effet il y aurait selon lui une puissante rivière, que dis-je un fleuve, l’Amazone des écrins, à traverser. J’ai nommé…la Romanche. Ce sympathique petit ruisseau se laissera dompter avec une petite branche qui nous servira de pont. Nous sommes bien loin des 500 mètres de brasse coulée prédits. Après cette première petite victoire sur les éléments, c’est confiants que nous repartons en direction de la cascade. Grande sera notre désillusion en arrivant sur la première longueur : il y a plus d’eau que de glace. Tant pis, avec le flegme qui nous caractérise (encore et toujours), nous décidons de redescendre et de continuer notre quête du Graal.
Pour la troisième fois de la journée, nous garons la voiture, prenons nos sacs et commençons une marche d’approche. Après 300 mètres de dénivelé, nous atteignons enfin quelque chose qui ressemble à de la glace. Il y en a peu et ça sonne creux, mais la cascade a l’avantage d’être facile (3+) et donc de présenter un risque d’effondrement plutôt faible. La Colère du Ciel, c’est son nom, est une grande classique des Fréaux de 280m de haut pour environs 8 longueurs. On est parfois plus proche du « ruisseling » que de la cascade de glace. Quelques ressauts mobiliseront notre attention et c’est à la nuit, plutôt fatigués et le « Nomic » temporairement repu, que nous arrivons en haut. Une chose est sûre, nous attendons la prochaine vague de froid de pied ferme.